Nul besoin de fédérer l’ufologie, c’est fait.

Régulièrement des volontaires proposent de regrouper des associations afin que l’ufologie ait plus de puissance et plus d’impact qu’elle n’en a aujourd’hui sur le monde scientifique, la presse et le public. Est-ce une bonne idée? Comment la mettre en œuvre?
A mon avis, faire une organisation nationale de l’ufologie ne me parait pas possible aujourd’hui. Il y a trop de différence entre les manières d’appréhender l’ufologie.
Exemple courant: ceux qui font des enquêtes attendent que des scientifiques se bougent et ne comprennent pas que d’autres ufologues choisissent d’agir au niveau politique. Chacun est certain d’avoir raison, d’être sur le bon chemin et se moque de l’autre qui perd son temps. La cohabitation finirait par être possible, mais je ne crois pas qu’un candidat médiateur se présentera.
Par contre, la construction d’une grande association construite et travaillant en réseau, doit être plus naturelle et très efficace. Je pense au Mufon et aux Repas Ufologiques par exemple.

 

Commençons par examiner les motivations des ufologues qui ont créé des associations.

Pourquoi quelqu’un qui s’intéresse à l’ufologie décide-t-il de créer une telle structure?

voyons-en quelques unes.

– le sens du devoir: une personne à l’impression de « savoir » plus que d’autres ou qu’elle a plus d’aptitudes à faire certaines choses que d’autres. Elle décide qu’il est de son devoir de diffuser son savoir ou de mettre ses aptitudes à la disposition d’autres personnes. Elle trouve ensuite d’autres personnes qui tiennent le même raisonnement et l’association peut ainsi démarrer.
La motivation c’est: « je sais des choses, j’en fais profiter les autres; en échange je vous demande de m’apporter des choses nouvelles pour que tout le monde en profite et se perfectionne. » La plupart des associations ufologiques qui existent depuis longtemps fonctionnent sur cette base. A ma connaissance, dans le monde, elles ne sont pas nombreuses. Souvent leur budget est égal à zéro, elles ne peuvent avoir d’activités régulières ni même d’organisation et encore moins de plan de développement. Ne pouvant pas tenir des engagements, il n’est pas question qu’elles s’engagent dans une coopération avec d’autres structures. Elles se limiteront à assurer la permanence du discours ufologique.

– l’égo du créateur: son véritable objectif, c’est de faire parler de lui, de voir son nom écrit aussi souvent que possible en haut des affiches. L’ufologie pour lui n’est qu’un prétexte, c’est le moyen qui lui convient pour essayer d’être bien dans sa peau. Pour ce type d’association, pas question de se voir coller un « patron » que serait une association fédératrice.

– la motivation financière immédiate: beaucoup essaient de se faire « un petit peu de fric » en « bidouillant » en ufologie. Le marché potentiel semble énorme, mais il est subtil. Tout est bon pour essayer de faire rentrer du cash: livres, magazines, abonnements Internet, boutiques à gadgets, etc… Là, pas question non plus de respecter une quelconque organisation, l’objectif c’est le fric, ce n’est ni le devoir de formation ni le travail sérieux.

– la motivation financière à moyen terme: c’est la démarche sectaire qui permet de s’assurer des revenus confortables sur le dos de quelques gogos. Il n’y a que leur organisation propre qui peut leur convenir. Ce qu’ils veulent justement c’est être différents.

– la motivation financière à long terme: des financiers de haut niveau sentent bien que dans l’avenir l’ufologie sera la source de profits encore plus monstrueux que ceux qu’ils connaissent aujourd’hui. Ils commencent à investir pour veiller et être prêts à passer à la vitesse supérieure lorsque le moment sera venu (ce sont les associations « exopolitiques »).
Quand les financiers décideront d’intervenir, ils organiseront l’ufologie comme bon leur semble en distribuant des carottes par ci, des coups de bâton par là pour façonner ce nouveau champ d’applications. Ce sera difficile de voir un milliardaire adhérer à une fédération d’associations.

– l’existence officielle locale: on créé une association pour recevoir des invitations aux pots et aux cérémonies locales, pour recevoir de petites aides locales de la Mairie et se partager ensuite des bons d’essence, se faire un petit repas de fin d’année sympa ou pour être publié dans la presse locale. Le titre du journal local sera: « ce soir à la Salle des Fêtes de Trifouilly-les-Oies, Monsieur N va parler des petits hommes verts! ». Monsieur N deviendra quelqu’un aux yeux de sa boulangère et de quelques notables. Là encore l’ufologie est le choix par défaut pour se faire connaitre. Là non plus, pas question d’envisager de se fédérer.

– la motivation caractérielle: dans une population de 100 il y en a environ 5 qui tiennent absolument à être différents des autres. Il y a probablement des associations ou forums qui existent, créées par de tels personnages. Ils n’accepteraient qu’une « fédération unipersonnelle ».

– les motivations sécuritaires: quelqu’un créé une association sous la pression des agences de renseignements ou de sécurité pour canaliser l’ufologie et en contrôler d’éventuels débordements pouvant troubler la sécurité intérieure du pays. Ces associations accepteront d’entrer dans une fédération. Quelle aubaine! Ce sera un accès immédiat au « contenu » de plusieurs autres associations. Prudence…

 

Aspects pratiques, fonctionnement

Les motivations pour créer les associations font qu’il est quasi impossible de les fédérer. De plus, ce n’est pas uniquement les divergences de méthodes et d’opinions qu’il faut prendre en compte et essayer d’homogénéiser, ce sont les aspects matériels. Comment fonctionner? Qui va faire quoi? qui va financer quoi? qui va encaisser quoi? La richesse des ufologues n’étant pas évidente, à moins de trouver un « Ufologist Angel », l’aspect matériel sera un gros obstacle à passer. Est-ce que les bonnes intentions prises en commun seront respectées. En général au cours d’une assemblée chacun expose ses bonnes intentions et son engagement,  mais la porte de sortie passée tout est oublié.
En ufologie le pouvoir exécutif n’existe pas. Il n’y a pas d’outils pour contraindre les ufologues à respecter leurs décisions et encore moins les décisions d’autrui. Pas question non plus, d’envisager une autodiscipline. Chacun veut faire ce qu’il veut et pour un ufologue l’important c’est de ne pas faire comme les autres. Ce qui est logique car pour s’investir sérieusement et à fonds perdus dans l’ufologie… il vaut mieux faire partie des 5% de la population qui veut se démarquer des autres.

Certains acteurs de l’ufologie se découvrent des affinités, des points de vue communs ou très proches et des rapprochements se font naturellement avec le temps. Ce qui a donné naissance aux Repas Ufologiques dont la puissance de communication est exemplaire. C’est une autre forme de fédération, mais c’est celle qui me semble la plus efficace dans le contexte ufologique actuel. N’hésitons pas à renforcer ce qui existe déjà en apportant chacun notre savoir faire. Nous augmenterons le poids de ce qui existe, alors qu’une nouvelle tentative de fédération n’aura pour résultat que la division, la faiblesse et la disparition.

Jacky Kozan le 3 mai 2015 m’exprimant à titre personnel.

Publié par

Jacky

Fondateur animateur de l'Académie d'Ufologie. Ancien cadre de l'Industrie microélectronique et de la microbiologie. Start-Up spécialiste.